vendredi 10 mars 2023

Actualités sur la reconstruction après chirurgie bariatrique, l'abdominoplastie :


La chirurgie bariatrique permet d’obtenir une perte de poids majeure, souvent synonyme de qualité de vie retrouvée et vécue comme un nouveau départ. L’amaigrissement rapide au cours des premiers mois entraine une transformation corporelle importante qui change non seulement le regard des autres, mais aussi l’image que l’on a de soi avec parfois un décalage entre le corps idéalisé et la réalité. L’obésité a distendu la peau qui a perdu ses qualités élastiques et des séquelles cutanées sont bien souvent inévitables après perte de masse grasse. Elles se caractérisent par un excès cutanéo-graisseux visible sur différentes parties du corps surtout en position debout sous forme d’une peau flasque qui tombe. Au-delà du préjudice esthétique, ces séquelles plastiques sont à l’origine d’une gêne fonctionnelle dans la vie quotidienne plus ou moins marquée (marche, habillage, activités physiques, activité sexuelle,…), de complications au niveau des plis (macération, mycoses) et d’un inconfort psychologique (stigmates de l’obésité passée que l’on souhaite effacer pour tourner la page). La chirurgie réparatrice proposée dans ce contexte (ou chirurgie de la silhouette) s’inscrit dans une prise en charge globale et pluridisciplinaire de l’obésité au sein d’un parcours de soins. Elle vise à restaurer une silhouette harmonieuse et à améliorer la qualité de vie. 


Quand peut-on l’envisager ? 


Il faut attendre que le poids soit stable durablement, généralement pas avant 18 mois après la chirurgie bariatrique. 

En cas de projet de grossesse, il est préférable de différer la chirurgie réparatrice abdominale. 


Quelles sont les interventions envisageables ? 


  • La plastie abdominale  

Il s’agit de l’intervention la plus demandée. L’excès cutanéo-graisseux au niveau abdominal entraine un tablier souvent invalidant. Il peut être associé à une ptose du pubis, à un diastasis (écartement) des muscles droits de l’abdomen et/ou à une hernie de la ligne blanche, que l’on corrigera dans le même temps chirurgical. L’intervention consiste en une dermolipectomie (ablation de la peau et du tissu graisseux sous-cutané excédentaire), suivie d’un abaissement de la partie cutanée supérieure et du repositionnement de l’ombilic, réalisant ainsi un « lifting » du ventre. 



Pour des explications plus détaillées sur cette technique, lire la fiche d’information disponible sur le site. 


L’abdominoplastie ou dermolipectomie abdominale antérieure avec transposition d’ombilic est réalisée sans dépassement d’honoraire par l’équipe de chirurgie bariatrique de la clinique mutualiste de la porte de l’Orient. 


Pour un avis, prendre une consultation en contactant le cabinet de chirurgie bariatrique :

02 97 87 39 55

 sec.bariatrique.lorient@hospigrandouest.fr


  • Les autres interventions de chirurgie réparatrice : 

La dermolipectomie totale circulaire (ou body lift) : lorsque la laxité cutanée du tronc s’étend largement au-delà de l’abdomen vers les régions latérales et postérieures du tronc, et s’associe à une ptose des fesses et de la face latérale des cuisses, cette opération est une alternative à l’abominoplastie classique décrite plus haut et permet une correction plus complète des excès cutanéo-graisseux tronculaires. Plus longue et plus complexe, elle laisse une cicatrice définitive circulaire cachée dans les sous-vêtements. 

- La plastie mammaire : les conséquences d’un amaigrissement massif sur les seins associent généralement une ptose et une involution mammaire dans des proportions variables. La gêne est essentiellement esthétique et la correction nécessite une résection de l’excédent de peau associée à une pexie (fixation) et parfois le recours à une prothèse pour redonner volume et galbe satisfaisant aux seins. 

- La plastie brachiale : elle consiste en une dermolipectomie interne du bras allant de l’aisselle jusqu’au coude, qui corrige l’excès cutané avec aspect de bras ballant (bras « chauve-souris ») et redonne le galbe naturel du bras. 

- La plastie crurale : elle consiste en une dermolipectomie de la face interne de la cuisse avec une cicatrice pouvant être horizontale suivant le pli de l’aine et/ou verticale de l’aine jusqu’au genou selon la technique choisie, qui corrige l’excès cutané des cuisses gênant à la marche en raison du frottement. 


Ces interventions ne pas pratiquées temporairement à la clinique mutualiste (arrivée d’un nouveau chirurgien plasticien dans le courant de l’année 2023), mais l’équipe pourra vous conseiller et vous orienter vers un confrère pour les réaliser.  



Quelles sont les conditions pour faire une abdominoplastie ? 


Les points importants à vérifier pour réaliser l’opération dans des conditions de sécurité optimale et avec les meilleures chances de succès sont : 

  • Un poids stabilisé depuis au moins 3 à 6 mois 
  • Un indice de masse corporelle inférieur à 35kg/m² et au mieux inférieur à 30. En cas d’obésité sévère, cette opération s’envisage donc après perte de poids, obtenue si besoin par la chirurgie bariatrique. Elle n’est pas une chirurgie « pour maigrir » qui traite l’obésité et ses complications 
  • Une correction d’éventuelles carences vitaminiques et/ou en oligoéléments fréquentes après chirurgie bariatrique et pouvant entrainer des troubles de la cicatrisation
  • Un arrêt du tabac indispensable au moins 1 mois avant l’opération pour diminuer les risques de mauvaise cicatrisation, à poursuivre jusqu’à 1 mois après (ou au mieux à vie !)
  • L’absence de mycose cutanée au niveau des plis ou le cas échéant les traiter en préopératoire
  • L’accord de la sécurité sociale pour le remboursement, cette opération étant soumise à entente préalable et prise en charge sous certaines conditions 


Quel est le parcours préopératoire avant abdominoplastie ? 


  • Première consultation avec le chirurgien pour évaluer l’indication et informer le patient en précisant les résultats attendus avec leurs limites et les complications chirurgicales possibles. Cette consultation peut avoir lieu à partir d’1 an après chirurgie bariatrique. Lors de l’examen clinique, des photos sont faites et archivées dans le dossier médical
  • Prescription d’une prise de sang pour bilan nutritionnel si non réalisée antérieurement et traitement d’éventuelles carences
  • Envoi de la demande d’entente préalable à l’assurance maladie +/- examen par le médecin conseil
  • Deuxième consultation avec le chirurgien après un délai de réflexion de 3 mois en général. Choix de la date opératoire
  • Prescription d’une gaine de contention abdominale réalisée sur mesure avant l’opération par un prestataire et de bas de contention. Premier rendez-vous pour la prise des mesures et le choix du modèle. Deuxième rendez-vous pour l’essayage dans un délai de 2 semaines
  • Consultation avec l’anesthésiste  


Comment se déroule l’hospitalisation ? 


  • Arrivée à la clinique le jour de l’opération 
  • Dessins cutanés faits par le chirurgien dans la chambre avant d’aller au bloc opératoire
  • Intervention sous anesthésie générale avec un temps chirurgical de 3 heures environ. 2 drains sous-cutanés s’extériorisant par le pubis sont positionnés. Fermeture cutanée réalisée par surjet intradermique (fil résorbable dans la peau) sans fil à enlever en post-opératoire
  • Réalimentation possible en postopératoire immédiat
  • Prescription d’antalgiques et d’une prévention contre la thrombose veineuse (phlébite) et l’embolie pulmonaire par une injection sous-cutanée quotidienne d’anticoagulant et des bas de contention
  • Mobilisation dès le lendemain de l’opération 
  • Ablation des drains et réfection du pansement avant la sortie qui a lieu généralement au 2ème ou 3ème jour postopératoire


Quel sont les soins à réaliser après la sortie ?  


  • Les pansements sont à garder pendant la première semaine. En cas d’écoulement cicatriciel persistant ou autre trouble cicatriciel, des soins infirmiers peuvent être nécessaires au-delà. 
  • La gaine de contention abdominale doit être portée jour et nuit pendant 1 mois afin de limiter le risque de collection liquidienne et d’hématome sous la peau. Elle peut être retirée le temps de la toilette et pour la laver si nécessaire.  
  • La prévention de la thrombose veineuse est poursuivie pour 2 semaines au total (injection 1 fois par jour par infirmière et bas de contention)
  • L’arrêt de travail dépend de la profession exercée. La durée standard est de 3 à 4 semaines 
  • La baignade est possible à partir de 3 semaines si la cicatrisation est normale. 
  • La reprise du sport est possible à partir de 2-3 mois. 
  • Les cicatrices sont plus ou moins visibles (rougeur, largeur, épaisseur) selon les patients et évoluent pendant plusieurs mois. L’aspect définitif est jugé au bout d’1 an. La protection contre le soleil est indispensable dans l’intervalle pour éviter le risque de pigmentation définitive. 

Auteur : Docteur Vianney BOUYGUES - Maj le 10/03/2023